GUINÉE
Début de la mission : 2011

CHIFFRES-CLÉS PAYS
- 12,4 millions d’habitants (2018)
- 3 804 cas de personnes infectées par Ebola (de 2014 à 2016)
- 2 536 décès dûs à Ebola (de 2014 à 2016)
CHIFFRES-CLÉS ALIMA*
- 2 330 personnes suivies dans le cadre de l’essai randomisé de stratégies vaccinales contre Ebola (PREVAC)
12 984 échantillons de sang prélevés
8 599 consultations ambulatoires pour les participants à l’essai PREVAC et leurs ayant-droit
Types d’Interventions



Le contexte
L’ampleur de l’épidémie d’Ebola qui a sévi en Afrique de l’Ouest entre 2014 et 2016, avec 3 804 personnes infectées, dont 2 536 décès en Guinée, a mis en évidence les faiblesses du système de surveillance épidémiologique et la capacité du système de santé national à réagir face aux épidémies.
L’épidémie d’Ebola a, par ailleurs, provoqué une méfiance de la population vis-à-vis des structures de santé, du fait qu’elles accueillent des patients suspects ou confirmés d’Ebola. La peur d’être contaminé a entraîné une chute de fréquentation des structures de soins et a ainsi exposé les populations à une plus grande vulnérabilité, notamment aux maladies infectieuses.

L’impact – Activités sur le terrain
Déclarée en mars 2014 par le Ministère de la Santé Publique en Guinée, l’épidémie d’Ebola s’est ensuite diffusée massivement au Libéria et en Sierra Leone. Quelques cas sporadiques ont également été déclarés au Mali, au Nigéria et au Sénégal.
C’est dans ce contexte que ALIMA a ouvert un Centre de Transit en octobre 2014 au sein de l’hôpital général de N’zérékoré, puis un Centre de Traitement Ebola en décembre. Les équipes ALIMA ont assuré, entre décembre 2014 et avril 2016, la prise en charge médicale de 174 patients suspects dont 90 patients confirmés au virus Ebola. Parallèlement à la prise en charge des patients atteints d’Ebola, ALIMA s’est associée à l’Inserm pour la mise en place d’un essai clinique (JIKI), afin d’évaluer l’innocuité d’un traitement antiviral.
Dans le même temps, des campagnes de formation et de sensibilisation ont été menées auprès des personnels de santé guinéens et des communautés sur les mesures de prévention de la maladie.
En 2015, l’action d’ALIMA est reconnue au niveau international et l’organisation reçoit le premier prix de l’Union Européenne pour son action dans la lutte contre le virus Ebola.
Renforcement de l’accès aux soins en Guinée forestière et mise en place d’une Unité Nutritionnelle Thérapeutique pédiatrique au sein de l’hôpital général de N’Zérékoré
Entre 2015 et 2017, dans le cadre du relèvement du système de santé après l’épidémie d’Ebola, ALIMA a appuyé les services de pédiatrie, de néonatologie, le laboratoire et les urgences de l’hôpital général de N’Zérékoré. Une Unité Nutritionnelle Thérapeutique a également été mise en place au sein du service pédiatrique.
En 2017, en partenariat avec les autorités sanitaires guinéennes, ALIMA a renforcé le système de surveillance épidémiologique à base communautaire dans la région de N’Zérékoré. Ce dispositif a permis de détecter la survenue d’une épidémie de rougeole pour laquelle ALIMA a soutenu les autorités nationales et régionales pour la campagne de vaccination de riposte d’urgence et la prise en charge médicale des cas.

Prise en charge et suivi des personnes atteintes par le virus Ebola
De décembre 2014 à mars 2015, ALIMA a pris en charge et soigné gratuitement 174 patients suspects ou atteints par le virus Ebola.
Un protocole de suivi médical et de soutien psychologique a également été mis en oeuvre pour l’accompagnement des personnes guéries et leurs familles, en partenariat avec les autorités sanitaires et l’IRD. En parallèle, des agents de santé des préfectures de N’Zérékoré et de Lola ont été formés aux mesures de prévention et de contrôle de l’infection.
À partir de 2016, suite aux leçons apprises en Guinée lors de ces épidémies, ALIMA a développé la CUBE (Chambre d’Urgence Biosécurisée pour les Épidémies), pour une prise en charge plus sécurisée et plus humaine des patients atteints de maladies hautement pathogènes, comme Ebola.
Mise en oeuvre opérationnelle de l’essai vaccinal de phase II PREVAC
Depuis avril 2015, ALIMA est partenaire de la mise en oeuvre opérationnelle de l’essai vaccinal de phase II PREVAC (Partenariat pour la recherche sur les vaccins contre Ebola).
Lancé en Guinée, au Libéria, en Sierra Leone et au Mali avec près de 4 800 volontaires recrutés, cet essai vise à identifier parmi trois stratégies vaccinales, la meilleure réponse à apporter pour éviter ou endiguer une épidémie à virus Ebola.
En Guinée, ALIMA et ses partenaires travaillent sur deux sites d’étude : Conakry et Maférinyah. Les 2 330 participants volontaires enregistrés dans l’étude sur les deux sites entre 2017 et 2018 bénéficient de visites de suivi rapprochées la première année qui suit l’inoculation d’un des candidats vaccins, puis de visites médicales annuelles pour une période de 4 ans.
Focus sur 2019
En 2019, 2 330 personnes ont participé à l’essai randomisé d’un candidat vaccin contre Ebola (PREVAC) et 12 984 échantillons de sang ont été prélevés. En parallèle, 8 599 consultations ambulatoires ont été réalisées pour les participants à l’essai PREVAC et leurs bénéficiaires.
Réponse à la COVID-2019
Afin de soutenir la réponse du Ministère de la Santé guinéen à l’épidémie de la COVID-19, ALIMA appuie le Centre Hospitalier Universitaire Donka de Conakry depuis début avril 2020.
Les équipes d’ALIMA et du ministère ont aménagé en urgence une unité de soins de 450 lits, incluant une zone de triage et une unité de réanimation de 40 lits. Au plus haut du pic, près de 800 personnels soignants, logistiques et de l’administration ont travaillé dans le centre de traitement. Entre mars et septembre 2020, près de 3 000 patients confirmés à la COVID-19 ont été pris en charge au CHU Donka, dont environ 360 cas sévères et critiques. 2 900 patients en sont sortis guéris.
ALIMA forme aussi le personnel soignant du Ministère de la Santé à la prise en charge des patients testés positifs à la COVID-19, tant pour les aspects physiologiques que psychologiques, mais aussi à la prévention et au contrôle des infections (PCI).
L’apprentissage de pratiques et procédures adaptées au contexte épidémique permet de réduire le risque de transmission du virus aux soignants, aux patients et aux familles. Au total, plus de 300 personnels de santé ont été formés par ALIMA.
* Photo de couverture © Jennifer Lazuta / ALIMA